La quête du mieux-être - Les médecines douces
Après avoir joué la dernière carte de mon jeu, il ne restait plus que moi, ma surdité, mes vertiges, mes acouphènes et un nouveau monde à apprivoiser. Je ne pouvais pas continuer à vivre dans cet état. Et cette certitude m’a donné la force d’avancer et de changer de mentalité. Une nouvelle quête commençait, celle du mieux-être. Mais surtout celle des clés qui me permettraient de transformer la survie en vie.
On m’a tout d’abord suggéré de tester l’acupuncture et l'auriculothérapie, à l’hôpital même où j’étais suivie. J’ai vécu les séances comme des petites tortures, mais je voulais continuer d’y croire. J’ai mis du temps à comprendre que mes ressentis n’étaient pas normaux. Cette pratique n’est pas supposée être si douloureuse et pourtant, les dizaines d’aiguilles que le médecin me plantait dans le corps me faisaient l’effet de décharges électriques, de courbatures, et de chaleur intense. Celles au niveau de mes mains me donnaient l’impression d’avoir donné des coups de poing dans un mur. J’essayais de trouver des témoignages sur internet allant dans mon sens, mais personne ne semblait souffrir autant de cette pratique. Au bout de quelques séances, je ne voyais aucun résultat et j’ai fini par me demander pourquoi je m’infligeais ça. Alors, j’ai appelé pour annuler mon sixième rendez-vous et je me suis tout de suite questionnée sur la prochaine étape.
J’avais entendu parler d’un réseau de sophrologues spécialisés dans les acouphènes, hyperacousie et vertiges. En regardant la liste des praticiens, j’ai trouvé une thérapeute qui exerçait à une demi-heure de chez moi. N’ayant jamais pratiqué la sophrologie auparavant, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et n’étais pas spécialement convaincue. Mais encore une fois, l’espoir me guidait et s’il y avait la moindre possibilité pour aller mieux, il fallait tenter. La première consultation m’a semblé étrange et j’étais sceptique. Pourtant, ce jour-là, la sophrologue a prononcé une phrase qui a tout changé : “Ne combattez pas vos acouphènes. S’ils vous attirent, s’ils sont trop forts, constatez juste leur présence et revenez à vos autres pensées”. Cela faisait des mois que je cherchais désespérément à les contrôler. Je pensais qu’en me concentrant assez fort, je pouvais les faire baisser. Or, il n’existe aucun moyen de faire disparaitre ces acouphènes constants et invalidants. La clé consiste à faire en sorte que le cerveau les oublie. Et l’oubli passe par l’acceptation. Les semaines suivantes, au delà des exercices relaxants et apaisants et des voyages intérieurs dans lesquels la sophrologue m’emmenait, c’est la pensée positive, qui est un des principes même de la sophrologie, qui a été déterminante dans mon évolution. Cela faisait des mois que je m’enfermais malgré moi dans une attitude négative. Après l’opération infructueuse, l’acupuncture qui n’avait pas fonctionné, les journées de plus en plus compliquées à gérer avec la fatigue, j’avais beau être portée par l’espoir que tout cela change, je ne pouvais m’empêcher de sombrer dans un monde que je ne comprenais pas. Et là, j’ai commencé à intégrer l’idée que tout n’était pas perdu et qu’au contraire, tout était à construire. Elle m’a redonné confiance en mes capacités, en un avenir qui pouvait être radieux. Tout est une question de choix, et je devais choisir d’aller bien et que ma vie ne serait plus régie par les bruits parasites dans ma tête. Et pour un temps, j’ai commencé à aller mieux. J’oubliais de plus en plus souvent les acouphènes alors que leur volume ne changeait pas. Je trouvais cela incroyable. Comment pouvais-je oublier, ne serait-ce que quelques instants, ce son si violent, si fort ?
En septembre 2023, un renouveau s’est amorcé dans ma tête et je me suis sentie pousser des ailes. J’avais dû abandonner ma carrière de musicienne, mais j’avais maintenant la chance de pouvoir tout recommencer. Je me sentais capable d’aller où bon me semblait. Je sentais que je me libérais peu à peu du fardeau que représente les acouphènes. Ma vie ne serait plus régie par mon handicap. Et pourquoi pas devenir professeur de yoga ? Après tout, le yoga m’avait permis de reprendre possession de mon corps et je devais pratiquer régulièrement pour ne pas régresser au niveau de mes vertiges. Le yoga avait vraiment agi sur moi comme une médecine douce, me permettant de m’apaiser, de me recentrer et de retrouver l’estime de moi. N’étant pas spécialement souple, je me donnais un an avant de passer la formation qui permet d’enseigner. Cependant après deux mois de pratiques intensives, j’ai dû me rendre à l’évidence : je n’atteindrais jamais le niveau me permettant de me sentir légitime à enseigner. Pire, en voulant faire de cette pratique une vocation professionnelle, je me confrontais à chaque séance à un problème que j’oubliais de plus en plus dans mon quotidien : l’équilibre. J’ai une oreille interne qui ne fonctionne pas et malgré toute la bonne volonté du monde, je ne pouvais pas faire une séance entière sans lutter contre mon manque d’équilibre. Il était devenu clair pour moi que ce n’était pas la bonne décision. Mais alors, que faire ?
C’est au cours d’une séance de réflexologie que la réponse m’a paru claire. La réflexologie est en effet une autre incroyable découverte que j’ai faite, une discipline qui me permet de me détendre profondément. À tel point que mon esprit divague et voyage pendant les séances. Je me retrouve entre l’état de veille et de sommeil, là où la sophrologie et l’hypnose nous emmènent pour faciliter les prises de conscience, et je peux enfin lâcher prise. Ce jour-là, j’ai su. Je veux devenir thérapeute. Je veux aider des personnes qui vivent les mêmes difficultés que moi, qui doivent se reconstruire. Et qu’est-ce qui m’avait profondément aidée à dépasser mon handicap ? La sophrologie. C’était devenu une évidence qu’il fallait que je me forme à cette méthode. Peut-être que ce n’était pas la réponse, mais c’était en tout cas une partie de la réponse. Je me suis donc inscrite à une formation qui a commencé en janvier 2024.
Malgré cette réalisation et mon avenir qui se mettait en place, j’avais lentement coulé dans un endroit sombre à l’intérieur de moi. Celui dans lequel il est facile de se réfugier quand on doute de soi. Pour la première fois de ma vie, je n’arrivais pas à remonter à la surface. Je n’arrivais plus à y croire. Et c’est ce qui s’est passé en octobre 2023, la dépression m’a rattrapée. Avec le recul, je sais que c’était inévitable. Souvenez-vous, je n’avais fait que repousser mon deuil, me focalisant sur des projets, des échéances. Toujours dans le déni et bien loin de l’acceptation, je me suis soudainement retrouvée en incapacité d’imaginer l’avenir. J’avais beau prendre des décisions pour essayer de le construire, j’avais perdu toute confiance en mes capacités. Vous le connaissez ce cercle vicieux : le moral, la fatigue, les acouphènes, le moral, la fatigue, les acouphènes… La spirale s’emparait de moi.
C’est là que j’ai rencontré la thérapeute qui m’a sauvée. Elle se présente comme psychanalyste transpersonnelle et sophrologue. La particularité de cette thérapie est qu’elle permet de donner un sens à sa vie, retrouver sa place dans le monde. Elle m’a bousculée dans le sens le plus positif du terme, car j’ai été remuée plus d’une fois en sortant de chez elle. J’ai dû me questionner, travailler sur mes problématiques, faire de l’écriture intuitive, de la visualisation guidée, qui a chaque fois m’ont fait avoir des réalisations absolument incroyables. Je me découvre, celle que j’ai toujours été au fond, mais également le nouveau moi, avec le handicap. Son approche holistique et spirituelle me correspond parfaitement et chaque séance me fait avancer dans la bonne direction. Aujourd’hui, je suis fière d’être sortie de la dépression, de déborder de projets, de savoir comment profiter de la vie et des petits bonheurs auxquels on ne porte plus attention. Voici le mantra que j’ai écrit tous les jours pendant plusieurs semaines et qui est enfin ancré en moi : “Je suis heureuse de vivre cette nouvelle vie avec le nouveau moi qui est en fait le vrai moi”. Je vois que je franchis les étapes. La dernière en date m’a permis de ramené un peu de magie et de légèreté dans ma vie. Et le mantra associé est le suivant : “J’ai le pouvoir de transformer l’ombre en lumière et je n’ai pas besoin de souffrir pour exister”. Je vous souhaite de rencontrer une personne qui changera votre vision des choses. J’ai enfin appris c’est que tout est question de choix, de regard. J’ai beaucoup trop longtemps vécu dans l’obscurité, par facilité. Aujourd’hui, je me choisis moi et je choisis la lumière.